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Caroline Chéron, Décoratrice d'intérieur

  • Mari-Wenn Caroff
  • 10 mars 2017
  • 5 min de lecture

A peine la porte franchie, vous êtes déjà dans l’ambiance : une atmosphère sereine, un accueil chaleureux, une hôtesse à l’écoute.

C’est dans son agence luxembourgeoise, pleine de peps et vitaminée dont chaque couleur a été pensée avec soin que Caroline nous accueille pour nous présenter son métier et son parcours d’entrepreneur au féminin. Sa vocation ? la décoration d’intérieur. Un véritable métier-passion, au fond, centré sur l’Homme, ses besoins et ses habitudes, qui impose de rentrer dans l’intimité d’une société ou d’un foyer afin d’en comprendre le quotidien et d’en faciliter les rouages grâce à des techniques de réagencement, d’étude coloristique…et de beaucoup de goût ! C’est une activité nomade qui la mène jusque chez vous pour faire votre connaissance, observer votre environnement et, en cohérence, étudier ensemble votre projet.

Caroline, vous veniez d’ailleurs, d’un autre métier et de la fonction publique, qu’est-ce qui a été décisif dans votre choix de vous lancer comme entrepreneur, dans la décoration d’intérieur à Luxembourg ?


Tout d’abord, je venais d’un tout autre métier, j’avais enseigné l’anglais pendant 7 ans en France et ai découvert le Luxembourg à l’occasion d’une opportunité professionnelle saisie par mon mari à l’époque. La découverte de Luxembourg, la construction d’une maison, le rôle de maman auprès de 3 jeunes enfants…des challenges à plein temps ! Néanmoins, j’ai eu peu à peu l’impression de me perdre de vue et ai ressenti le besoin de vivre un nouveau projet dans lequel m’épanouir hors de la sphère familiale. Je suis tombée « nez à nez » avec la décoration d’intérieur : une fibre qui m’était déjà familière…nourrie par des rencontres et 2 ans et demi de formation par correspondance, des salons professionnels.

Si plusieurs options pouvaient s’offrir à moi pour démarrer dans le métier, l’aventure entrepreneuriale, en solo au départ, s’est rapidement imposée comme la voie à suivre, l’un de mes besoins fondamentaux restant la flexibilité de pouvoir assumer à la fois ma toute nouvelle vocation et ma vie de famille.




Quelles ont été vos interrogations alors ?


Ma ligne directrice a, dès le départ, été le souci de conserver l’équilibre familial dont nous avions besoin avec 3 enfants en bas âge… pas facile à tenir face au tourbillon d’excitation dans lequel vous vous trouvez dans ces moments de lancements…

Un autre questionnement majeur a été celui de rechercher et sélectionner les bons partenaires. L’occasion de créer un réseau fiable avec des partenaires et artisans qui partagent mes valeurs et mon niveau d’exigence.


Quelles difficultés avez-vous vécues/identifiées dans les premiers mois ?


Avec l’excitation du début, je sautais sur la moindre opportunité de business et suis devenue hyperactive, une vraie business woman ! ne comptant pas mes heures et travaillant d’arrache-pied pour satisfaire mes clients à qui j’avais tendance à…beaucoup dire oui. Quelques mois après le lancement, j’ai perdu cet équilibre auquel je tenais au départ, j’ai vécu une forme d’épuisement qui a été comme un signal d’alarme. Depuis, j’ai organisé mon travail autour d’un agenda discipliné qui me permet à la fois de servir mes clients dans des délais raisonnables…et de tenir la distance avec endurance sur les plans familial et professionnel.

Par ailleurs, moins une difficulté qu’un challenge au quotidien, et encore une question d’équilibre, je mentionnerais la convergence à trouver entre le besoin de respecter le goût des clients et celui, parfois, de leur faire lâcher prise pour les emmener vers de la modernité qui fait partie de mon identité.


Ce que vous appréciez dans votre quotidien de chef d’entreprise ?


Les relations humaines. Mon quotidien gravite autour des échanges avec mes clients, mes partenaires, mes confrères (consoeurs !) au cours de salons professionnels etc. Cela me plaît beaucoup et reste au cœur de ma motivation.

Je fais ce que je veux. Bien sûr, j’agis main dans la main avec mes clients, et rien ne se fait sans que je ne me sois imprégnée de leurs propres goûts et besoins, mais je vis mon métier avec la liberté que je visais dès le départ.

Je peux être moi-même. Mes clients me choisissent pour ce que je fais ; je ne joue pas sur le paraître et j’ose dire ce que je pense, ce que je déconseille.




Quelques clés de votre succès ?


Plus qu’une aventure en solitaire, mon projet a vu le jour et connaît un tel développement parce que nous l’avons vécu en couple et en famille. Le soutien du conjoint est fondamental car le rythme de la famille change nécessairement quand la maman passe du rôle quasi exclusif de maman à celui d’entrepreneur au quotidien soudainement beaucoup moins prévisible. Un aspect non négligeable a bien sûr été la sérénité financière que mon conjoint nous assurait ; cela m’a permis d’appréhender ce projet d’abord avec passion et sans la pression d’objectifs financiers importants à court terme. D’autant plus que mon bureau était installé à la maison durant les 4 premières années, situation optimale pour s’enlever le poids d’un loyer à payer au 1er du mois avant même d’avoir gagné le premier euro.

Il y a un an, nous avons investi dans un local commercial devenu mon agence de Mersch. Un espace qui me convenait en tous points, non loin de notre lieu d’habitation, de l’école des enfants, avec place de parking permettant à mes clients de venir jusqu’à moi sans l’angoisse de tourner 20 minutes avant de pouvoir se garer. J’y reçois mes clients sur des plages horaires flexibles dont occasionnellement le samedi, ce qui facilite mes prises de rendez-vous avec les clients indisponibles en semaine. Je l’ai décorée à mon image et apprécie désormais de vivre mon métier en-dehors de la maison, de mieux scinder encore les sphères privée et professionnelle. Cette agence, c’est aussi l’occasion d’accueillir en stage une jeune professionnelle qui s’est également découvert une vocation pour la décoration d’intérieur et se réoriente actuellement en ce sens. Dans la logique de ma précédente carrière de prof, j’aime pouvoir transmettre au quotidien les trucs et astuces, les connaissances et les techniques, que j’ai accumulées depuis 5 ans via une formation permanente à laquelle je m’astreins (être au goût du jour et affiner ses techniques font partie intégrante de mon métier dans lequel la mode peut vite nous dépasser si on n’y prend garde).


Quels conseils donneriez-vous à des porteurs de projet ?


Il est important d’accepter l’insécurité. Etre en déséquilibre face à des inconnues, en nombre au départ et que l’on solutionne au fur et à mesure de l’avancée du projet, fait partie de l’entrepreneuriat et il faut être à l’aise avec ça.

S’armer de patience ! un projet entrepreneurial prend du temps et est, par définition, irréalisable sous échéance courte.

Viser l’équilibre. L’écueil du lancement est en effet de se perdre dans le travail et dans l’excitation qui anime chaque seconde de votre vie. Attention à garder du temps pour les autres pans de votre vie afin de ne pas « perdre les pédales » et dérailler à court-moyen terme par manque de sommeil et de moments off.


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