Roméo, vente en ligne de fleurs éternelles de luxe
- Myriam Rachid
- 8 mars 2017
- 5 min de lecture
Révolutionner le secteur des fleurs à offrir ? C’est le pari fou qu’ont fait Fanny, 24 ans, et Jessica, 37 ans, en créant Roméo, spécialiste de la vente en ligne de fleurs éternelles de luxe. Nous avons voulu en savoir plus sur leur concept et nous sommes allés à la rencontre de Fanny qui nous explique comment créer un concept haut-de-gamme de vente en ligne sur un marché de niche.

Présentation :
Diplômée d’une école de tourisme, Fanny a évolué en entreprise pendant 3 ans avant de considérer l’entrepreneuriat. En février 2016, alors que cela fait à peine 1 an qu’elle travaille dans une agence de voyage, sa belle-sœur, Jessica, lui propose le challenge qu’elle attendait : créer une société au concept innovant. « J’ai toujours eu la fibre entrepreneuriale et créer ma société était mon objectif professionnel. » C’est alors avec enthousiasme et spontanéité que Fanny accepte la proposition de collaboration de Jessica. « Le concept m’a beaucoup plu. On a donc décidé de s’associer et de se lancer dans l’aventure ! »
Le concept :
« Romeo est un concept de roses éternelles que nous commercialisons à travers notre site internet. Nous utilisons un procédé naturel et écologique qui nous permet d’avoir des roses dont la durée de vie minimum est d’un an. »
Ce concept, elles l’ont imaginé après avoir constaté qu’en matière de bouquets de fleurs, l’offre était assez limitée. Après quelques recherches ciblées sur ce marché, notre duo féminin trouve ce concept de roses éternelles qui vient de New York et qui existe également à Dubaï. « Nous avons tout de suite accroché avec l’idée et nous avons décidé de l’importer en France. Nous créons et commercialisons des coffrets floraux sous différents formats pour répondre au mieux aux besoins et désirs de chacun. Nos coffrets sont entièrement façonnés à la main et notre volonté est de proposer des créations personnalisées et sur-mesure. »
Lorsque son associée lui parle de ce projet, Fanny est en CDD dans une agence de voyage et son contrat se termine 6 mois plus tard. Elle a réussi à combiner ses deux activités entre février et juillet et même si cela n’a pas été facile, elle nous prouve que c’est possible ! « Tous mes jours de congés, mes week-ends et mes soirées y passaient, mais j’étais vraiment motivée et m’investir dans ce projet représentait finalement l'indépendance professionnelle à laquelle j’aspirais. »

Les différentes étapes :
Point chronologique : l’idée a émergé en février 2016, la société a été créée en mai et immatriculée en juillet, et le site internet a été lancé en décembre. Il s’est donc écoulé 11 mois entre le moment où l’idée est née et le moment où le projet s’est concrétisé avec la possibilité de commercialiser les premiers produits et de générer du chiffre d’affaires.
Pour mettre sur pieds Roméo, 3 grandes étapes ressortent de leur plan d’action :
Première étape : Trouver les fournisseurs
« Cela nous a pris beaucoup de temps parce qu’on n’avait pas le droit à l’erreur : nos fournisseurs constituent l’élément clé de notre business, il nous fallait donc des fournisseurs fiables dont les produits étaient de qualité. »
Deuxième étape : le plan financier prévisionnel
« L’objectif de cette étape était surtout pour nous de savoir combien d’argent on devait mettre sur la table. Pour cette étape, nous avons dû obtenir différents devis pour avoir une meilleure visibilité sur nos dépenses : fournisseurs de boîtes, de matières premières, création du site internet, création des statuts etc. Ces devis nous ont permis de savoir combien nous devions apporter et comment gérer notre investissement. Par ailleurs, nous nous sommes renseignées sur les aides auxquelles nous pouvions prétendre pour définir notamment s’il était préférable que l’on travaille en parallèle de notre création d’entreprise ou si l’on pouvait s’en sortir sans emploi à côté. Nous avons finalement convenu qu’il était préférable de s’investir à 100% dans notre projet. »
Troisième étape : création des statuts de la société
Roméo est une SAS. Notre duo de choc s’est orienté vers ce statut car il permet d'une part de rester sous le régime de la sécurité sociale et d'autre part, de combiner plus facilement l’entrepreneuriat avec une autre activité salariée (si besoin).
En parallèle de ces différentes étapes, les associées de Roméo travaillent sur la conception de leur site internet. « Nous nous sommes adressées à différentes agences et freelances pour comparer les devis. Finalement, nous avons choisi de travailler avec un freelance dont l’offre était beaucoup plus intéressante. Les freelances sont vraiment une bonne option car ils sont moins chers, leur travail est de qualité et ils sont davantage disponibles. » (Nb : pour un site internet du même style que celui de Roméo, le tarif peut aller jusqu’à 11000 euros (via agence), avec un prix moyen de 6000 euros (plutôt via freelance) ; il est important de benchmarker les offres !)

Financement :
Pour créer leur business, Fanny et Jessica n’ont pas eu besoin de faire d’emprunt ni de faire appel à des investisseurs ou autre moyen de financement. Elles ont tout simplement fait chacune un apport personnel qui leur a permis de couvrir leurs frais. « Personnellement, j’étais très frileuse de partir sur un crédit mais notre investissement était suffisant pour créer le site internet, commander nos fleurs et nos boîtes, payer nos frais bancaires, la création des statuts et les frais comptables. Nous travaillons avec un avocat qui a rédigé nos statuts et un comptable qui s’occupe de nos finances. »
Pour financer son quotidien, Fanny profite des aides financières proposées en France qui permettent aux porteurs de projet de subvenir à leurs besoins et de créer leur société. Elle bénéficie de l’aide de Pôle Emploi pour les jeunes créateurs d’entreprises, ce qui lui donne droit à des indemnités pendant un an et demi.
Difficultés principales :
« Nous avons eu pas mal d’imprévus : l’immatriculation a pris 3 mois au lieu de 10 jours à cause de la perte de notre dossier, les premières boîtes que nous avions reçues avaient un défaut papier donc nous avons dû les renvoyer, ce qui a reporté le lancement de notre site internet initialement prévu en septembre. Et la création du site internet a également eu du retard. Donc globalement, nous avons dû faire face à beaucoup d’imprévus mais ça fait partie du jeu ! Et ça en vaut vraiment la chandelle… »

Conseil :
« Lorsque l’on a un projet ou une idée que l’on veut concrétiser, c’est normal d’avoir des doutes. Aujourd’hui encore nous en avons, on n’est jamais sûr de rien quand on se lance dans l’entrepreneuriat mais il faut oser y aller. Je pense que l’élément « chance » tient également sa place et qu’il faut savoir saisir les opportunités quand elles se présentent. Et surtout, il est important de bien s’entourer et de ne pas hésiter à parler de son idée autour de soi. »
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