Alpinca, agence de voyage sur mesure au Pérou
- Myriam Rachid
- 23 févr. 2017
- 5 min de lecture
Nos entrepreneurs du jour nous font voyager et nous emmène au Pérou ! Depuis septembre 2015, Nicolas Castermans et sa copine, Isabella, travaillent d’arrache-pied pour créer leur société, Alpinca. C’est une agence de voyage en ligne qui propose des voyages clé-en-main au Pérou. Rencontre avec ce jeune couple qui a soif d’aventures !

Comment est né Alpinca ?
J’avais fait une partie de mon année de césure en stage dans une agence de voyage au Pérou. Ca s’était super bien passé, les gérants me laissaient beaucoup de liberté et j’avais des responsabilités très intéressantes, je touchais un peu à tout : marketing, community management, référencement, guide touristique etc. J’ai appris beaucoup de choses et c’est là que j’ai trouvé ma vocation. Après avoir été diplômé, j’ai proposé à ma copine (Isabella) d’aller au Pérou, sans vraiment savoir ce qu’on y ferait. Tout ce que l’on savait c’est qu’on avait envie de voyager… Le premier jour de notre arrivé, mes 2 anciens responsables de stage nous ont proposé de créer une société à 4 : ils voulaient s’attaquer aux marchés français et polonais. Isabella et moi on a adoré l’idée, surtout qu’on avait toujours eu envie d’avoir notre propre agence, donc on s’est lancés ! On s’est dit que c’était une superbe opportunité, d’autant plus que nos associés ont 15 ans d’expérience dans le tourisme sur le marché de l’Amérique Latine, donc ils ont déjà un très bon réseau et cela nous permettait d’apprendre énormément.
Donc quand vous êtes allés au Pérou vous n’aviez pas en tête de créer votre société ?
Pas du tout ! Quand nos associés nous ont fait la proposition, on s’est quand même posé des questions, notamment sur l’aspect financier parce que créer sa boite engendre forcement des coûts. Mais l’avantage d’une agence de voyage en ligne c’est que ça ne demande pas beaucoup d’investissement, les seuls frais sont liés au site internet.
Par quoi avez-vous commencé pour créer Alpinca ?
Le plus dur c’est le début, de mettre les choses sur les rails. Nous avons commencé par déterminer tous les éléments de notre business : notre marché, les concurrents, notre positionnement etc. Ensuite, notre société étant une agence de voyage en ligne, il a fallu qu’on trouve quelqu’un pour faire le site internet. On a fait un benchmarking pour comparer les différents sites dont l’activité était semblable à la nôtre et on a présenté notre cahier des charges à différents webdesigner. Nous avons choisi celui dont la proposition correspondait le plus à nos attentes. Et c’est seulement après ces différentes étapes que nous sommes passés aux formalités légales pour créer juridiquement la société et avoir un comptable. On a attendu la dernière minute car on voulait voir à quoi ressemblerait notre site internet. Avoir une version utilisable de notre site nous a donné envie de passer à la vitesse supérieure et de vendre. Donc on a commencé à faire du référencement sur internet, on a établi notre stratégie marketing et on a mis en place des promotions pour nous faire connaitre petit à petit.
Comment faire quand tu n’as pas de budget et pas de compétence en développement pour créer un site internet et commencer à faire vivre ta boite ?
Nous on a trouvé un webdesigner pas cher. Ma copine étant polonaise, nous avons choisi de travailler avec un webdesigner polonais qui nous a fait le site pour 500$ en 3 mois. Au début, nous avions utilisé le site « wix » qui est une plateforme sur laquelle tu peux créer ton propre site internet gratuitement et c’est ce qui nous a permis de designer notre première page et de voir ce que ça donnerait visuellement parlant. J’ai envoyé ce template à des webdesigners polonais pour qu’ils voient le style de design que l’on voulait et on a choisi la meilleure proposition. En plus de la création du site, on doit payer le nom de domaine à 50$ par an, mais ce sont les seuls frais.

Comment vous répartissez-vous les rôles ?
Nous sommes 4 associés : Isabella et moi nous nous occupons de tout ce qui est lié au site internet, aux aspects marketing, communication, promotion etc. Nous vendons les voyages et nous conseillons nos clients ; selon les besoins on peut aussi faire traducteurs et guides. Nos associés, eux, s’occupent de toute la partie logistique. Cela fait presque 15 ans qu’ils sont dans le métier, ils ont déjà tous les contacts, ils travaillent avec les agences locales au Pérou mais aussi en Bolivie et au Chili donc ils savent quels prestataires contacter pour répondre parfaitement aux attentes de nos clients.
Avez-vous choisi de vous faire accompagner par un incubateur ?
Non car nous n’en avons pas vraiment eu besoin jusqu'à maintenant. Notre business est plutôt simple à mettre en place : on crée notre site internet, on met nos voyages en ligne, on les vend et on se fait notre marge. L’accompagnement par un incubateur n’est pas nécessaire, pour moi cela dépend de la complexité du projet.
Quel est votre Business Model ?
Pour une société comme la nôtre, le Business Model est très simple : on se fait une marge sur les prestations que l’on propose.
D’un point de vue communication, quelles sont vos astuces pour vous faire connaitre ?
Comme la plupart des start-up, nous n’avons pas de budget communication. Donc cela passe par internet et notamment les réseaux sociaux. Nous avons surtout privilégié Facebook : on partage des choses au moins une fois par jour, on sollicite le plus possible notre communauté pour la garder intéressée. On utilise aussi les techniques de référencement que nous avons appris sur internet. Quand t’es auto-entrepreneur tu apprends beaucoup par toi-même, il faut être autodidacte et pouvoir toucher un peu à tout. Nous sommes aussi très présents sur les forums ; le fait d’avoir le nom de notre site internet sur plusieurs plateformes et forums permet d’améliorer notre référencement. Aujourd’hui, nous sommes en première page de Google sans rien avoir payé.
Quelle a été la plus grosse difficulté à laquelle vous avez dû faire face depuis que vous avez commencé ?
On n’a pas vraiment eu de difficultés à proprement parler. Le tout est d’être patient. Ce qui nous a pris le plus de temps ce sont les démarches administratives… Ce qu’il faut prendre en compte aussi quand on décide de tout lâcher pour créer sa boîte c’est que forcement au début il n’y a pas d’entrées d’argents. Nous on s’est arrangés avec nos associés : au début, nous n’étions pas payés mais on était logés et nourris à 70%, c’est l’un des avantages que nous a offert le fait de s’associer. Et depuis que nous réalisons des ventes, nous gagnons 50% du chiffre d’affaires. Dans le pire des cas on avait pensé à faire un prêt mais finalement on n’en a pas eu besoin.
Vous avez commencé Alpinca il y a un peu plus d'un an, où en êtes-vous aujourd’hui ?
Cela fait plusieurs mois que nous avons commencé à vendre, et nous sommes ravis car cela marche vraiment bien. On n’a même plus de temps sur notre planning, on est tout le temps avec les touristes. Le plus dur c’est de commencer parce qu’au début tu n’as rien, et tu commences à douter, à te poser des questions sur le succès de ta boîte etc. Mais quand tu fais ta première vente, ça vaut tout ! C’est une telle satisfaction. C’est là que tu commences a réfléchir à la suite, à ce que tu vas faire pour développer davantage ta boîte. Le tout est d'être patient et de persévérer pour atteindre ses objectifs.
Selon vous, qu’est ce qui est le plus important quand on décide de se lancer ?
C’est un choix de vie qu’il faut assumer ! Tu n’as aucune sécurité d’emploi, ni de salaire. Tu sais que pendant un an ou deux tu vas un peu galérer, tu sais que tu ne vas pas faire 8h par jour mais 12h, voire plus. Mais tu travailles pour toi, tu as ta propre liberté, c’est le plus motivant. Travailler pour soi ça n’a pas de prix. Il n’y a rien de plus gratifiant et satisfaisant de voir que ton travail, tes propres efforts sont récompensés.

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